Ils grimpent toujours les cours du coton pour atteindre 116,64 cents la livre hier sur l’ICE contre 115,12 cents vendredi dernier. Ils ont même atteint mercredi 117,64 cents dans le prolongement de la publication du rapport sur l’offre et la demande mondiales de produits agricoles (Wasde) de l’USDA. Un rapport qui a apporté son lot de surprises avec en premier lieu la diminution de la récolte américaine à 17,62 millions de balles suite à une baisse des rendements mais aussi celle de l’Inde. Avec une consommation maintenue, les stocks de clôture sont abaissés (Lire : La production africaine de coton confirmée en hausse de 44% en 2021/22). A noter que pour la Chine, un des soutiens du marché, l’USDA a revu à la baisse la consommation ainsi que les importations de coton, en recul de 500 000 balles chacune.
En Inde, l’appréciation des prix du coton indien notamment par rapport à l’origine américaine ralentit les exportations du premier producteur mondial. Le coton indien est proposé à environ 135 cents la livre, coût et fret, aux acheteurs du Bangladesh pour les expéditions de janvier et février, soit près de 20 cents de plus que les Etats-Unis, selon les négociants. Habituellement, l’Inde facture une prime de 5 à 10 cents / livre par rapport aux Etats-Unis. Un différentiel qui pourrait conduire les acheteurs asiatiques comme le Bangladesh, le Vietnam et la Chine à augmenter leurs achats auprès d’autres fournisseurs tels que les États-Unis, le Brésil, l’Australie et les pays africains.
Les prix intérieurs record pourraient étouffer les exportations au cours de la campagne de commercialisation 2021/22 se terminant le 30 septembre, estime Vinay Kotak, directeur de Kotak Ginning and Pressing Industries Pvt, basé à Mumbai. Il a prédit que l’Inde n’expédierait que 4 millions de balles, contre 7,8 millions de balles il y a un an.
Toutefois, quelques acheteurs du Bangladesh paient des prix plus élevés pour le coton indien car ils ont besoin d’expéditions rapides et veulent l’assurance de la livraison, a déclaré un revendeur basé à Mumbai. Près de la moitié des exportations de coton de l’Inde vers le Bangladesh passent par une frontière terrestre, ce qui rend les expéditions plus fiables que celles des fournisseurs concurrents. Le Bangladesh achète également du coton aux États-Unis, mais la récolte américaine ne sera disponible qu’après mars et rien ne garantit que les expéditions atterriront à temps, car les pénuries de main-d’œuvre causées par la dernière vague de la pandémie de la Covid-19 pourraient exacerber la congestion dans les ports.
Outre, la force des prix du coton indien, les exportations pourraient également être limitées avec une production qui a été revue à la baisse à 27,5 millions de balles pour une consommation intérieure maintenue à 26 millions de balles.
Au Zimbabwe, les livraisons de coton ont bondi à 116 052 tonnes en 2021, contre 82 479 tonnes en 2020 grâce à la mise en place de subventions et d’un soutien accru du gouvernement aux agriculteurs, indique Jacqueline Dube, secrétaire par intérim de la société Cotton Company of Zimbabwe (Cottco). Précisant que pour garantir la viabilité de la culture du coton, le gouvernement zimbabwéen s’est engagé l’année dernière à payer 22 dollars zimbabwéens supplémentaires ($20 cents) par kg livré par les agriculteurs à titre de subvention.
Au Mali, le coton, deuxième ressource à l’exportation après l’or, ne devrait pas être impacté durablement par les sanctions économiques et financières prises par la Cedeao
Source : commodafrica.com