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Actualités & Analyses

La Chronique Matières premières agricoles au 21 avril 2022

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Les cours du coton continuent de se situer sur des niveaux élevés dans un marché jugé suracheté mais dont les ventes à fixer apportent un solide soutien ainsi que le marché des céréales. Sans compter les conditions météorologiques qui ne sont pour l’instant plutôt défavorables dans les principales zones de croissance, en particulier dans l’ouest du Texas, l’Oklahoma et le Kansas.

Les cours sur l’ICE ont clôturé hier à 140,37 cents la livre contre 141,98 cents jeudi dernier (vendredi étant férié). Une baisse provoquée par la faiblesse des chiffres de ventes américaines à l’exportation, descendues à un plus bas de l’année de commercialisation, en recul de 15% par rapport à la semaine précédente et de 70% en dessous de la moyenne des quatre semaines précédentes. La demande en provenance de la Chine faiblit et plus généralement des inquiétudes pèsent sur la demande avec une inflation qui rogne le pouvoir d’achat et des perspectives abaissées de croissance au niveau mondial.

Le Bangladesh, marché important pour les pays d’Afrique de l’Ouest, devrait voir ses importations de coton a nouveau grimper pour atteindre 8,9 millions de balles (Mb), en hausse de 7,2% par rapport aux importations estimées pour 2021/22, selon le département américain de l’Agriculture (USDA). En 2021, le Bangladesh est devenu le deuxième exportateur mondial de prêt à porter après la Chine. Après une année 2020 marquée par le Covid-19, ses exportations de prêt à porter ont atteint un record de $35,81 milliards en 2021, en hausse de 37,72% pour les produits tricotés et de 22,45% pour les produits tissés. Pour 2022/23, l’USDA anticipe une consommation intérieure totale de coton brut à 9,31Mb, en hausse de 5,6% par rapport à l’estimation officielle de l’USDA de 2021/22. La production nationale de coton est attendue à 155 000 balles.

L’Inde a été le premier fournisseur de coton au Bangladesh en 2021 avec une part de marché de 29%. Exporté via le port maritime de Kolkata et le port terrestre de Benapole, le coton indien bénéficie de coût de transport et de logistique moins élevés que d’autres origines et les délais d’expédition sont plus courts comptes tenus de la proximité géographique.

Toutefois, si on additionne l’ensemble des pays de l’Afrique de l’Ouest et du centre, la part de marché est supérieure à 32%. Par pays on trouve le Bénin avec une parte de marché de 13%, puis le Burkina Faso et le Mali avec chacun 7% des importations de coton du Bangladesh, puis le Cameroun (6%) et la Côte d’Ivoire (4%). La part de marché du Brésil se situe à 15% et celle des Etats-Unis à 9%, en baisse de 58% par rapport à 2020.

Enfin, l’USDA observe que compte tenu des problèmes de la chaîne d’approvisionnement mondiale du coton et de la hausse des prix, les filateurs locaux réduiront leurs stocks. Ainsi, les stocks de clôture devraient être inférieurs de 11% à 2,25 Mb en 2022/23.

En Inde, la Home Textile Exporters Welfare Association (HEWA), un organisme faîtier des exportateurs et fabricants de textiles de maison, a affirmé dans un communiqué que les exportations annuelles de textiles de l’Inde au cours de l’exercice 2023 devraient atteindre $60 milliards, aidés par l’exonération des droits de douane sur les importations de coton jusqu’au 30 septembre 2022 (Lire notre précédente Chronique). L’exemption bénéficiera à l’ensemble de la chaîne de valeur textile – fils, tissus, vêtements et confections- , apportera un soulagement aux consommateurs, et mettra fin à une situation volatile en atténuant la pression sur la demande et la stabilité des cours, souligne l’association.

L’Inde a vu ses exportations de textiles significativement augmenté en 2021/22 à $43 milliards, contre $33 milliards en 2020/21. Les exportations de textile en 2022 auraient pu être beaucoup plus élevées s’il n’y avait pas eu une forte hausse des prix du coton à partir d’octobre 2021.

Aux Etats-Unis, les derniers chiffres du Department of Commerce’s Office of Textiles and Apparel (Otexa) révèlent que la Chine reste le plus grand fournisseur de vêtements des États-Unis. Ceci en dépit d’un nouveau rapport suggérant que les entreprises internationales continuent d’être en risque de complicité dans le recours accru au travail forcé par le gouvernement chinois dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang. Toutefois, si la suprématie de la Chine est avérée, les données d’Otexa sur le mois de février 2022 montrent que Pékin n’est arrivé que troisième pour son augmentation d’une année sur l’autre basée sur les volumes d’importation de vêtements, observe Just Style. Les pays qui ont fait une percée sont l’Indonésie (près de 50% de plus par rapport à février 2021), puis le Pakistan (+32,81%), le Cambodge (+28,04%). Quant à la Chine, les volumes d’expédition de vêtements vers les Etats-Unis ont progressé de 32,3%. Les volumes chinois en février 2022 sont neuf fois plus importants que ceux par exemple de l’Indonésie.

Source : commodafrica.com