On peut dire que Ian Fleming était un sacré visionnaire ! bien avant tout le monde il avait envisagé l’état du monde et en particulier celui des marchés de matières premières en 2022.

« Bons baisers de Russie » à l’Ukraine où règne la terreur, le chaos le sang et la mort a provoqué un véritable cataclysme international. Le « Spectre » d’une troisième guerre mondiale voire d’un affrontement nucléaire est tous les jours plus présent. Tous les marchés de matières premières, toujours aux avant-postes durant les conflits armés, sont très massivement impactés sur fond d’une inflation galopante que rien ne pourra endiguer.

Tous les marchés financiers ressemblent à un « Casino royal », toutes les bourses de Commodités s’envolent sur fond de spéculation.

Cependant il semble que les règles du jeu soient changeantes en fonction des acteurs. A ce titre la mésaventure du groupe Tsingshan est édifiante ; piégé par son immense position spéculative sur le Nickel le groupe ne doit son salut qu’à la fermeture du LME et à un accord sur un niveau de marché rendant la perte subie plus supportable … « On ne vit que deux fois » !

A l’instar de toutes les matières premières agricoles le coton flambe poussé par le retour tonitruant de la spéculation qui voit le coton atteindre de nouveaux sommets en s’appuyant sur des données tant fondamentales
que techniques :
– La sécheresse au Texas qui fait craindre une baisse massive de la production dans cette région qui représente plus de 40% de la production américaine.
– Les aléas climatiques sur le reste des zones de production.
– La hausse des produits phytosanitaires des intrants et des semences qui a provoqué une forte augmentation des prix de revient, ce qui laisse peu de marges de manœuvre aux producteurs.
– Une demande qui ne se dément pas alors que la rentabilité pour les filateurs n’est plus garantie tant les prix du filé ont du mal à suivre l’envolée des cours.
– Une structure de marché où les ventes en prix à fixer sont toujours très (trop) importantes avec une échéance redoutée : la liquidation de Juillet 2022. En effet, cette dernière marque la transition entre la nouvelle et l’ancienne récolte or ce matin l’écart entre les deux culmine à 24 USC.
– Le manque de disponibilité de coton, quelle qu’en soit l’origine, rend tous les acteurs de la filière très nerveux.
– La forte hausse des prix des produits alimentaires et les doutes générés par la guerre vis à vis des exportations russes et ukrainiennes pour la prochaine campagne. Les prix des céréales et des oléagineux
sont à des niveaux rarement atteints.

Cependant les incertitudes internationales, que ce soit en Orient ou en Occident, devraient limiter la demande de produits manufacturés qui est manifestement surestimée. A ce stade on peut craindre que les prix ne connaissent un « Skyfall ».

Le désordre international actuel devrait avoir de grandes conséquences économiques notamment du fait de la fin du cycle de Doha et du repli sur soi des états en matière économique, déjà amorcé durant la crise du COVID.
N’oublions pas que même dans un environnement très délétère, « demain ne meurt jamais ».

Source : manbo.com