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Actualités & Analyses

Vision du marché du coton au 03 Avril 2023

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Le Conseil de l’ONU sera dirigé pour un mois par la Russie. Dans le contexte actuel, cela peut paraître paradoxal mais au fond cela ne vient-il pas confirmer que l’ONU et la SDN ne font plus qu’un ? Comme la SDN au lendemain de la seconde guerre mondiale, l’ONU n’a plus de rôle effectif sur l’échiquier international.

La glaciation des relations internationales et la redistribution des pièces du jeu démontrent à l’envie que tous les pays ont acquis une influence accrue pour l’équilibre du monde. La contre-performance russe sur le front militaire fait monter les envies de leadership de certains postulants. Nombre de pays de ce que l’on a longtemps appelé la « Françafrique » sont en train de s’émanciper de la tutelle française. La « francophonie » reste le plus petit dénominateur commun ; la coopération aujourd’hui doit passer par des livraisons d’armes et non par une intervention de l’armée française. Il en va de même sur le front économique où le Franc CFA vit probablement ses derniers moments.

Ce qui est encore plus troublant dans la refondation actuelle est que la Milice Wagner remplace l’armée russe qui noie sa grandeur passée dans l’alcool.
Mais il en va de même pour les États Unis qui constatent l’émancipation de ses anciens alliés à l’instar de l’Arabie Saoudite qui a décidé, à la surprise générale de réduire la production de pétrole de l’OPEP. La réaction ne s’est pas faite attendre provoquant une hausse de 10$ le baril sur tous les marchés. Voilà des mois que les analystes tablent sur une hausse du pétrole au-delà de 140$ avant la fin de l’année. La réponse de l’OPEP est limpide…

Sur le front économique, le roi Dollar représente 90% des échanges ce qui laisse une place plus que restreinte à l’Euro et la BCE pour exister. La FED est omniprésente et omnipotente. Mais la crise bancaire qui a commencé à traverser tous les continents, oblige à la mesure.

La situation sur tous les marchés de matières premières cotées incite à revenir aux raisons qui ont conduit à leur existence. Peut-on encore soutenir que les marchés financiers sont réellement le reflet de l’offre et de la demande ? Qui peut encore croire que la fluidité des cours assurent une couverture du risque de prix ? Les intérêts en jeux sont si importants que l’absence de corrélation entre les marchés physiques et les marchés financiers est inquiétante. Les nouvelles vont si vite, leur propagation est instantanée au même titre que la volatilité est débridée.

Dans un tel contexte les données fondamentales sont quasi anecdotiques. Malgré une projection de surfaces plantées dédiées au coton sans surprise aux USA le marché s’est repris pour repasser au-dessus de 83 USC sur le ICE. En prenant le rendement moyen de ces dernières années on estime la production supérieure à 15 millions de balles aux États Unis pour la prochaine récolte. Cependant la sécheresse, cette année encore, va donner des sueurs froides au Texas.

Partout ailleurs les coûts de production restent hauts et les perspectives économiques moroses. L’inflation est loin d’être maitrisée et la hausse attendue des prix énergétiques ne laissent rien envisager de bon. Les magasins de vente de produits textiles disparaissent les uns après les autres pesant sur la consommation.

Dans le climat actuel, il n’y a rien d’étonnant à voir la filature attendre encore pour fixer les contrats encore « ouverts » notamment sur l’échéance May 23. Cependant, il faudra très vite penser, soit à rouler la position soit à fixer le prix avant de se coincer une nouvelle fois les doigts dans la porte.

Pourtant il est difficile d’imaginer une consommation beaucoup plus basse que cette année avec une reprise de la consommation attendue post COVID notamment en Chine.

Malgré l’absence de demande nous restons optimistes pour cette campagne qui devrait continuer de se stabiliser autour de 85USC/Lb sur le ICE. La seule incertitude reste sur les bases qui ont eu tendance à baisser depuis quelques semaines sous la pression des cotons américains. La baisse des bases explique le niveau des exportations du rapport USDA de la semaine écoulée.

Source : manbo.com