Au Cameroun, le coton est l’une des principales cultures d’exportation aux côtés du café, du bois, du cacao et de la banane. La filière évolue dans un contexte international marqué par la baisse des prix mondiaux et une âpre concurrence avec les pays d’Afrique de l’Ouest.
Au 1er trimestre 2025, les exportations de coton brut camerounais ont généré 47 milliards Fcfa (83,5 millions $) pour un volume de 42 000 tonnes (+2,4 %), selon l’Institut national de la statistique (INS). Sur la même période en 2024, les recettes étaient déjà de 47 milliards Fcfa pour 41 000 tonnes, signe d’une stabilité des revenus malgré une légère hausse des volumes.
Les perspectives pour l’ensemble de l’année demeurent bien orientées. La Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) anticipe une production nationale de 350 100 tonnes en 2025, contre 340 000 tonnes en 2024. Cette progression confirmerait le redressement de la Société de développement du coton (Sodecoton) au-delà des 330 000 tonnes enregistrées en 2022, et rapprocherait l’entreprise de son objectif stratégique de 400 000 tonnes annuelles.
Après une année 2023 marquée par un repli à 314 455 tonnes, imputable notamment à la réduction des superficies cultivées, la filière retrouve progressivement de l’élan. Côté exportations, le Cameroun a expédié 127 506 tonnes de fibre en 2023 pour 147,9 milliards de FCFA, soit des baisses de 14,7 % en volume et 4,8 % en valeur par rapport à 2022.
La stabilité des recettes au 1er trimestre 2025, en dépit d’un volume légèrement supérieur, témoigne de la résilience du secteur face aux variations du marché mondial et aux aléas climatiques. Sur ce dernier point, la filière cotonnière camerounaise reste particulièrement exposée aux hausses des températures, baisses des précipitations et irrégularités des saisons qui perturbent le cycle de production, pesant sur les rendements et accroissant les pertes.
Selon l’Observatoire national sur les changements climatiques (ONACC), les trois dernières décennies sont marquées par un recul continu des pluies, l’allongement des saisons sèches et la multiplication d’événements extrêmes, tels que sécheresses et inondations. En 2024, ces aléas ont coûté près de 14 milliards de FCFA à la filière dans la seule région de l’Extrême-Nord, soulignant la fragilité d’un secteur clé pour l’économie nationale.
Source : agenceecofin.com