Les inquiétudes des consommateurs sur l’impact environnemental et social des denrées agricoles ont fait de la durabilité un enjeu majeur depuis une décennie. En Afrique, les cultures destinées à l’export sont parmi les produits les plus concernés.
Dans le secteur africain du coton, la durabilité de la production va de pair avec la nécessité d’amélioration de la productivité pour garantir un meilleur retour sur investissement pour les producteurs. C’est ce qu’a indiqué Jean-Claude Talon, directeur commercial et logistique de la Société béninoise de développement du coton (Sodeco), en marge d’une conférence thématique organisée dans le cadre de la Journée mondiale du coton (JMC) qui se tenait le 7 octobre dernier à Cotonou.
Alors que l’Afrique de l’Ouest et du Centre jouit d’un avantage comparatif sur ce segment, avec notamment l’essentiel de la production récolté de façon manuelle et le faible niveau d’empreinte écologique avec l’utilisation de l’eau pluviale, le responsable indique que la question de la productivité reste tout aussi importante si l’on veut tirer pleinement profit de ces atouts sur le marché d’exportation.
« Pour que cette durabilité s’étende à l’économie, il faut que le volume y soit. Pour l’heure dans les pays du C4+ (Bénin, Burkina Faso, Mali, Tchad+ Côte d’Ivoire), nous sommes encore très loin en termes de rendement et nous avons encore des marges de progrès pour atteindre la liquidité de la production tout au long de l’année et de durabilité pour les producteurs. Renforcer le travail des producteurs avec les labels de certification est une très bonne chose, mais le fond de leur activité, c’est le prix perçu à chaque tonne produite. La valeur de leur travail est d’abord la rentabilité qui est gagnée à partir du rendement », explique-t-il.
D’après son rapport pour la saison 2022/2023, la Better Cotton Initiative (BCI), première organisation en matière de durabilité du coton, indique avoir certifié 5,47 millions de tonnes de fibres de coton, soit 22 % de la production mondiale.
Sur ce total, l’Afrique compte pour environ 442 495 tonnes, soit le 3e volume le plus important derrière le Brésil (2,4 millions de tonnes) et l’Inde (919 193 tonnes). Le Mali est le pays du continent utilisant le plus ce standard avec près de 110 000 tonnes de fibres de coton certifié BCI sur la période sous revue.
Source : agenceecofin.com