Au Nigéria, l’industrie textile est sur le déclin depuis plusieurs années. Alors que le gouvernement veut insuffler une nouvelle dynamique dans le secteur par de nouveaux investissements, cette initiative devrait également bénéficier à la relance de la filière coton.
Au Nigéria, l’État d’Ogun s’est associé au promoteur et exploitant panafricain de parcs industriels Arise IIP pour l’implantation d’une usine de confection textile dans sa zone spéciale de transformation agro-industrielle située dans la nouvelle ville aéroportuaire. C’est ce qu’a annoncé Prince Dapo Abiodun, gouverneur de l’État, le 25 juillet dernier dans un post sur sa page Facebook, précisant que ce nouveau projet industriel mobilisera un investissement de 2 milliards $.
Les travaux de construction de l’usine devraient débuter en septembre 2025. Selon les projections, cette méga-usine, prévue pour être la plus grande du pays, aura la capacité de produire 100 tonnes de vêtements par heure, soit environ 350 000 tonnes par an, ce qui équivaut à environ 4,4 millions de vêtements par jour.
Ce développement intervient quelques mois après l’annonce, en avril dernier, de la décision du gouvernement nigérian de créer un organe de régulation en vue de relancer l’industrie textile et la filière coton.
Un effet levier attendu dans la filière coton
« Ce qui nous enthousiasme encore davantage, c’est la relance de la culture du coton au Nigéria que ce projet va entraîner. L’État d’Ogun cultive déjà le coton de la meilleure qualité du pays, et nous avons alloué une première parcelle de 10 hectares à cet effet. Grâce à des associations de producteurs solides et à des accords de préachat prévus, nos agriculteurs deviendront un maillon central de la chaîne d’approvisionnement ».
Cette déclaration de M. Abiodun traduit l’intention du gouvernement de l’État d’Ogun de saisir les opportunités que pourrait créer la future usine à travers sa demande en matière première pour structurer la filière coton à l’échelle régionale. L’initiative suscitera un regain d’intérêt pour le coton chez les agriculteurs, créera un environnement propice aux investissements agricoles et favorisera l’extension des surfaces cultivées dans la région.
Ce projet industriel doit également profiter à l’ensemble de la filière nigériane, d’autant plus que l’État d’Ogun joue actuellement un rôle secondaire dans la culture du coton et qu’il devrait mettre beaucoup de temps pour s’aligner sur la demande de l’usine. Ainsi des zones de production environnantes pourraient également être sollicitées pour l’approvisionnement de l’usine en coton.
D’après le Service national de vulgarisation agricole et de liaison pour la recherche (NAERLS), les régions productrices de coton se trouvent principalement dans le nord du pays, l’État de Katsina étant en tête et concentrant 14 % de la production nationale de coton graine, qui s’est établie à 304 177 tonnes en 2024.
Principaux États producteurs de coton au Nigéria
L’enjeu est d’autant plus important que la filière nigériane a stagné au cours des deux dernières décennies. Les données compilées par le NAERLS indiquent par exemple que la production de coton graine au Nigéria s’élevait à 306 000 tonnes en 2004, soit presque autant qu’en 2024.
Source : agenceecofin.com
