À la Journée du coton de l’OMC, le 7 mai, les pays du coton 4 (Bénin, Burkina Faso, Mali et Côte d’Ivoire), et d’autres pays producteurs de coton en développement, ont passé en revue les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Mémorandum d’accord entre l’OMC et la FIFA sur le coton, notamment le lancement du « Partiariat pour le Coton » en marge de la 13e Conférence ministérielle (MC13) en février. Les participants ont également examiné les dernières tendances du marché du commerce du coton, les négociations sur le coton et les projets de la Journée mondiale du coton 2024.

L’Ambassadeur Alparslan Acarsoy, du Président des négociations de l’OMC sur l’agriculture, a facilité le débat sur les aspects commerciaux du coton, tandis que le Directeur général adjoint Jean-Marie Paugam, agissant au nom du Directeur général Ngozi Okonjo-Iweala, a présidé la réunion sur la dimension développement du coton.

Président : « Base solide » pour les négociations sur le coton, qui s’appuyer

Les membres de l’OMC regrettent l’absence de résultats de négociation au MC13 sur l’agriculture, y compris le coton, a déclaré l’Ambassadeur Acarsoy, d’autant plus que le texte sur le coton était considéré comme largement stabilisé.

Il a noté que le Brésil avait présenté un projet de décision sur l’agriculture qui serait examiné lors de la prochaine réunion du Conseil général, qui se tiendra les 21 et 22 mai.

Le Président a également estimé que les membres avaient une base solide pour reprendre les négociations sur le coton. « Notre objectif devrait être de nous engager dès que possible dans des discussions intensives axées sur les résultats sur la base des travaux réalisés jusqu’à présent, en vue d’obtenir un résultat de fond au niveau MC14, en tenant compte de la singularité du coton », a-t-il déclaré à la réunion.

Certains membres ont procédé à un échange de vues sur la manière de reprendre les négociations sur l’agriculture et le coton. Beaucoup ont dit que les textes existants pouvaient servir de base à la poursuite des discussions, y compris les propositions faites avant MC13 et le texte en cours de négociation lors de la conférence ministérielle, ainsi que la récente proposition brésilienne. Certains membres de l’OMC ont également souligné qu’il importait de réduire les effets des mesures de soutien interne qui faussent les échanges et d’améliorer l’accès aux marchés pour le coton.

Le Comité contre le Centre rappelle le mandat de la Déclaration ministérielle de Hong Kong et demande instamment aux membres d’aborder le coton « de manière «ambitieuse, rapide et spécifique» dans le cadre des négociations sur l’agriculture. Ils ont déclaré qu’ils étaient encouragés à voir l’évolution des positions des membres de l’OMC et exprimé leur optimisme quant aux progrès réalisés sur les questions agricoles, en particulier le coton, par la prochaine Conférence ministérielle (MC14), qui doit se tenir au Cameroun.

Tendances du marché et transparence

Le Comité consultatif international du coton (ICAC) souligne que la production mondiale de coton a légèrement augmenté, de 1 %, tandis que les prix du coton ont chuté de 7 % au cours de la saison 2023/24. La Commission économique des affaires économiques et sociales a noté que la tendance à la baisse des prix des produits de base, y compris pour le coton, rendait difficile pour les agriculteurs de décider des cultures à planter, ce qui avait un impact sur la production agricole mondiale et la dynamique du marché. La Commission a également présenté des détails sur les projets en cours en Afrique qui visent à aider les agriculteurs à mieux relever les défis du marché.

Le Centre du commerce international (CCI) a présenté le portail Cotton mis à jour, en partenariat avec l’OMC, mettant en lumière les nouvelles caractéristiques et les fonctions renforcées pour les études de marché et l’apprentissage.

Le secrétariat de l’OMC a présenté son document de base actualisé (TN/AG/GEN/34/Rev.20 et deux additifs) qui compile les informations les plus récentes sur les politiques relatives au coton dans les secteurs du soutien interne, de l’accès aux marchés et de la concurrence à l’exportation.

« Partiariat pour le Coton », Journée mondiale du coton 2024

Résumant les résultats de la réunion de haut niveau OMC-FIFA à Abou Dhabi, le DDG Paugam a déclaré que le « Partenariat pour le Coton » marque une nouvelle étape de coopération entre l’OMC et la FIFA et donne une identité visuelle claire aux activités et produits futurs qui émergeront de cette plate-forme.

Le représentant de la FIFA a informé les participants de la vaste couverture médiatique de la manifestation d’Abou Dhabi et a réaffirmé l’engagement de l’organisation à prendre des mesures concrètes avec les partenaires du projet de règlement des Nations Unies pour le projet de règlement des Nations Unies pour la quatrième session et les pays africains en général.

Passant en revue les progrès liés au projet de coton de l’OMC et de la FIFA, le DDG Paugam a déclaré: «À l’issue du lancement de la marque «Partenariat pour le Coton», cinq études sont en cours d’élaboration sur les conditions d’investissement dans la fabrication de coton à textile dans les pays C-4 et en Côte d’Ivoire, en mettant l’accent sur des produits tels que les t-shirts et les capuches. Les résultats seront publiés en juin lors de l’examen global de l’aide au commerce. »

En ce qui concerne les prochaines étapes du projet, l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) et le CCI – deux partenaires du « Partiariat pour le Coton » – ont présenté les résultats préliminaires des cinq analyses de référence sur la situation actuelle de l’ensemble de la chaîne de valeur coton-textile/parel dans les pays de la quatrième région mentionnée par le DDG Paugam. Ces analyses mettent en lumière les défis et les possibilités auxquels ces pays peuvent aller de l’avant.

Les pays du Centre du Centre ont salué les progrès accomplis dans le cadre de l’initiative OMC-FIFA et ont souligné qu’il importait de renforcer les investissements dans les infrastructures à long terme. Certains participants ont estimé qu’il fallait créer des synergies entre les différents projets.

Le Bénin a annoncé qu’il accueillerait la Journée mondiale du coton 2024 le 7 octobre en collaboration avec la CIAC, marquant la première célébration de cette journée sur le sol africain. Plusieurs organisations ont exprimé leur plein appui au Bénin et ont souligné qu’il importait de mettre au centre des plans africains de développement du secteur du coton. Le DDG Paugam a confirmé que le directeur général Ngozi Okonjo-Iweala participera à l’événement en personne.

Autres projets en cours sur l’élaboration du coton

Le secrétariat de l’OMC a présenté la dernière édition de la «Table ronde évolutive sur l’aide au développement du coton» (WT/CFMC/6/Rev.36), qui fournit des mises à jour sur la mise en œuvre et le décaissement de l’aide au développement pour le coton.

Le tableau montre une augmentation du nombre de projets en cours d’aide au développement spécifique du coton, pour un montant total de 42 projets d’un montant total de 362 millions de dollars. Le tableau indique également une baisse constante de l’aide au développement dans l’agriculture et les infrastructures au cours des cinq derniers examens.

Le C-4 a de nouveau exprimé leurs préoccupations quant à la diminution du niveau de soutien aux projets liés à l’agriculture et aux infrastructures. Ils ont réaffirmé qu’il importait de financer les projets régionaux sur le coton décrits dans leurs documents intitulés « Route du Coton » (WT/CFMC/W/72 et WT/CFMC/W/73WT/CFMC/W/73). Ils ont remercié la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) pour sa contribution et ont déclaré qu’un montant total de 25 millions de dollars des États-Unis était nécessaire pour investir dans ces projets afin que les pays à 4 dollars puissent améliorer l’ensemble de la chaîne de valeur du coton.

Les participants se sont également félicités des autres travaux techniques concrets menés par le secrétariat de l’OMC, notamment le séminaire en ligne sur les graves conséquences de la ravageur de la feuille de coton en Afrique de l’Ouest et du Centre (WT/CFMC/W/98), organisé en partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Le webinaire a exploré des moyens innovants de lutter contre les parasites sans épuiser les sols et a examiné comment améliorer la production et la qualité du coton.

Changement climatique, COVID-19

Des températures plus élevées permettront d’abaisser les rendements et la qualité du coton, a averti la CIAC, dans une présentation soulignant les défis auxquels le secteur est confronté en raison du changement climatique. La Commission économique internationale a également noté que le secteur africain du coton pourrait contribuer positivement au stockage du carbone dans le sol, dépassant potentiellement les objectifs « zéro net » pour les émissions de gaz à effet de serre.

Les participants ont félicité la Conférence des Nations Unies pour l’adoption de cette importante question, tandis que certains ont également fait part de leurs coordonnées sur les programmes nationaux en cours visant à aider le secteur agricole à s’adapter à l’évolution du climat.

À la suite d’une proposition présentée par le C-4, les membres de l’OMC sont convenus de modifier le point de l’ordre du jour intitulé « COVID et coton » en « Crises affectant l’industrie du coton », de manière à inclure tous les événements qui affectent le secteur, y compris les tensions géopolitiques, l’instabilité des prix et les changements climatiques.

Manifestations parallèles

Deux manifestations parallèles ont eu lieu en marge de l’événement du Cotton Day. Premièrement, le 6 mai, la CIAC et l’Organisation des États d’Afrique, des Antilles et du Pacifique (OACPS) ont organisé un séminaire sur l’autonomisation du développement durable du coton dans les pays ACP.

Deuxièmement, le 8 mai, le secrétariat de l’OMC, le CCI et la Commission islamique des affaires internationales de lutte contre le crime ont organisé un séminaire pour promouvoir le portail révisé de l’OMC sur le coton – une plate-forme qui fournit aux producteurs et aux négociants des informations détaillées sur le marché du coton.

Source : wto.org