Les cotonculteurs du département de Niakara (Centre-nord, région du Hambol) sont inquiets quant à l’avenir de la filière “obscurci” par les dettes contractées par les producteurs pour lutter contre les insectes amrasca biguttula et la faiblesse des rendements, au titre de la campagne 2022.
“J’ai cultivé le coton pendant des décennies avec de bons et quelque fois de mauvais résultats, mais j’avoue que la campagne de 2022 demeure un cauchemar, une vraie catastrophe naturelle, a fait savoir un producteur de coton dans un campement près de Takpalakaha, dans la sous-préfecture de Tafiré, Sié Kambou.
Comme lui, un agriculteur de Nabédjakaha (Tortiya), Kolotioloma Silué Adama (38 ans) a décrié la faible production cotonnière de l’année 2022 due à l’apparition de l’insecte ravageur , ”un redoutable ennemi du cotonnier et donc du paysan ”.
Un fonctionnaire du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, interrogé par l’AIP, a expliqué que l’insecte, ” qui serait venu de l’Inde, s’attaque sévèrement aux cotonniers et sa piqûre entraîne le jaunissement des feuilles et le dessèchement des plantes “.
” Tout le bassin cotonnier du pays, du nord au centre, a été malheureusement affecté par ce redoutable ravageur au mois de juin 2022 “, a-t-il conclu.
” Je suis endetté jusqu’au cou aujourd’hui et je passe des nuits blanches. Je ne suis pas sûr de faire du coton la campagne prochaine. Il faut bien mettre fin à ce cercle vicieux de l’endettement qui a atteint de très graves proportions cette année “, a lancé, désespéré Sié Kambou.
La filière représente 7% du PIB en Côte d’Ivoire qui est classé 3e producteur africain. La filière a bénéficié d’un appui financier de l’Union européenne (UE) avec à la clé une importante réforme, le zonage, sur la période allant de 2003 à 2017.
De 2003 à 2017, le soutien de l’UE à la filière s’est chiffré à 44 milliards francs CFA. Une somme qui a permis d’assainir la filière, de mieux outiller les acteurs avec une meilleure représentation des producteurs pour la reprise de la culture du coton en Côte d’Ivoire, rappelle-t-on.
Source : aip.ci