Malgré trois semaines sans parution, difficile de trouver une situation qui se soit éclaircie :

– La guerre bat son plein en Ukraine avec une situation, au sommet de l’état Russe, qui interroge. On ne connait pas le nombre de victimes de cette guerre mais on apprend que le Président Zelensky porte maintenant des lunettes, sans doute pour mieux voir la destruction de son pays. Il est temps que la raison l’emporte pour arrêter ce carnage.

– Le monde retient son souffle en attendant le résultat des élections Turques, sans qu’officiellement aucun pays ne prenne position tant la politique du Président Erdogan a été ambivalente durant ses 20 années de mandat.

– Malgré le désamour qui le frappe, J. Powell continue la remontée des taux d’intérêts suivi de près par la BCE.

– Les faillites et autres rachats de banques se multiplient pour tenter d’endiguer la propagation, notamment aux Etats Unis.

– L’inflation s’est installée durablement à un rythme annuel de 5% mettant en péril toutes les économies les plus fragiles.

La liste pourrait reprendre bien d’autres sujets mais le pire est de constater que notre marché est logé à la même enseigne :

– Le ICE reste englué autour de 80 USC/ Lb qui semble maintenant être devenu un cours pivot. Pourtant si l’on regarde l’Index A Cotlook a perdu une nouvelle fois du terrain ce qui démontre de manière empirique la baisse des bases (différence entre le prix de vente et la valeur du marché à termes de New York). On peut estimer aujourd’hui que la baisse moyenne de ces dernières est de l’ordre de 20% durant cette campagne. La pression des nouvelles récoltes de l’hémisphère sud, sur le marché, est indéniable, Brésil et Australie en tête. L’équation va vite se résumer à comment acheter à des bases élevées et revendre moins cher. Intenable !

– Le WASDE du mois de mai n’a apporté ni réponses ni perspectives ; Il faut dire que l’article d’un ancien responsable de l’ICAC a fait l’effet d’une douche froide, en annonçant que la récolte Indienne serait un million de tonnes moins importante qu’annoncée par l’USDA. Difficile de savoir ce qui sous-tend cette affirmation : une baisse de la production ou la rétention des fermiers en attendant un nouveau prix minimum garanti à la veille des élections. Mais retenir autant de coton parait difficilement concevable. Dans tous les cas ce rapport ne restera
pas dans les annales tant il est sujet à caution.

– Beaucoup plus inquiétante est la situation des filateurs qui ont peu consommé de coton cette saison ; le Pakistan, le Bangladesh, l’Inde, ou la Chine en tête. Or ces pays ont massivement investi dans l’industrie textile et vont devoir rembourser leurs investissements avec un chiffre d’affaires et des marges réduites. L’aphorisme d’un trader bientôt à la retraite fonctionne peut-être dans l’industrie « je perds sur chaque kilo mais je me rattrape sur le volume 😊 »

Le salut viendra peut-être de l’Afrique où la production est annoncée en hausse pour la prochaine récolte sur fond d’une Association Cotonnière Africaine redynamisée. Après les années COVID, il fallait réveiller une Association endormie, alors que les perspectives de développement de la filière sont prometteuses. Rebâtie sur ces fonds baptismaux l’Association s’est dotée de nouveaux statuts et a renouvelé son équipe dirigeante pour conduire une politique axée autour de la Traçabilité, la Qualité, l’appui au monde rural et plus généralement à la protection du monde cotonnier Africain. Les perspectives qu’offrent la décarbonation pourrait permettre la naissance d’une Afrique industrielle.

Les véritables juges arbitres se nomment cette saison El Nino, qui en fonction de sa violence pourrait diminuer les récoltes, ainsi que Consommation, qui s’est affaissée, faisant la part belle aux synthétiques moins chers.

Source : manbo.com