En cette période la résurrection est dans tous les esprits, à la recherche d’un miracle qui pourrait remettre un peu d’ordre sur une terre qui marche sur la tête et où les tensions sont omniprésentes et protéiformes.
Peu de chances que les dizaines de milliers de morts de la guerre en Ukraine ne connaissent de résurrection dans le chaos de cette guerre sans fin.

Nous avons déjà assisté à la résurrection de l’inflation dans un contexte de crise des matières premières notamment énergétiques ainsi qu’à son flot de remèdes plus ou moins éculés. Aujourd’hui la politique des « coups » semble être privilégiée : il faut absolument surprendre pour avoir une chance d’avoir un impact en étant largement commenté sur tous les supports. Mais cela peut-il suffire à éradiquer le danger ?

En ce jour de publication du rapport WASDE du mois d’avril (généralement un des plus importants) les peurs sont, elles aussi, ressuscitées :
• Quelles vont être les niveaux de production ? Comment évaluer les stocks de report dans un marché sous tension ?
• La hausse du prix de revient du coton va-t-il affecter la production ? La raréfaction de l’eau, va-t-elle atteindre les producteurs et surtout constituer une prise de conscience des consommateurs ?
• La reprise de la consommation est-elle envisageable dans le marasme économique actuel où même les pays traditionnellement à forte croissance voient leurs économies marquer le pas ? La chine semble devoir se reprendre mais loin de ses niveaux d’antan ?
• Comment anticiper le dérèglement climatique dans les prévisions des mois à venir ? Comment quantifier l’impact d’El Nino quand le Texas prie pour un retour rapide des pluies ?
• Quel va être le contrecoup de la guerre en Ukraine sur le marché des grains et autres oléagineux directement en concurrence avec le coton, notamment en cas de nouveaux blocages des ports Ukrainiens ?

Bien entendu, un seul rapport ne pourra répondre à toutes ses interrogations qui sont au-dessus de nos têtes telle une « épée de Damoclès ». Mais il est intéressant de noter la résurrection d’une solidarité Islamique par laquelle l’Arabie Saoudite et les Émirats volent au secours du Pakistan pour garantir le futur prêt du FMI. Après une production qui a vu les rendements s’effondrer sous les pluies diluviennes cette saison, l’espoir est de retour d’un rebond de l’industrie textile gravement touchée par le manque de devises que ce prêt devrait pallier partiellement.

Au Bangladesh l’énorme incendie qui a ravagé le marché textile de Adarsha dans le Bangabazar où 2500 boutiques cohabitaient a frappé les esprits et semé la désolation. Mais malgré l’inflation galopante et les dévaluations successives du Taka, il y a fort à parier que le dynamisme de la croissance du pays permettra à ce marché de renaitre, comme le sphinx, de se ses cendres.

Il est également à noter que l’Inde et le Bangladesh pour contourner l’écueil que l’absence de devises fortes représente, ont décidé d’émettre une ligne de commerce bilatérale en roupies d’un équivalent de 2 Milliards de dollars pour favoriser leurs échanges, comme à la belle époque des « clearings et escrow dollars » en URSS.

A toute chose malheur est bon, le blocus imposé aux produits Australiens par la Chine a permis de voir les ventes de ces cotons fleurir un peu partout en Asie comme au bon vieux temps.

Source : manbo.com